De la genèse à l’avenir : bâtir un COMEX aligné et durable
Un récit de rando-coaching vécu avec un COMEX en devenir : quand prendre de la hauteur devient essentiel pour anticiper la transmission.
Prendre de la hauteur… Pour préparer la relève
La pérennité d’une entreprise se joue, dans ses bilans comptables, sa croissance, ses objectifs… Mais pas que…
Elle se joue dans ce qui ne se mesure pas : la confiance, l’envie d’avancer ensemble.
C’est autour de cette question centrale « Comment anticiper la continuité de son entreprise sans en perdre l’âme ? » qu’un dirigeant de la région m’a demandé de l’accompagner dans cette transition à venir.
Une demande particulière, pleine d’enjeux et aussi pleine de sens.
Mon parti-pris en tant que coach en entreprise, a été de les faire sortir de l’entreprise… Un accompagnement hors des sentiers battus, une rando-coaching : deux jours en pleine nature, à Usson-en-Forez, dans un lieu insolite pour y passer la nuit avec son COMEX.
Parce que :
- Nous ne créons pas l’avenir d’une entreprise autour d’une table… Mais en se parlant vraiment. Rien de tel que la nature et la marche pour laisser les masques tomber.
- Rien de tel que de partager un moment entre collègues, dans une cabane sans eau ni électricité, pour “vraiment” apprendre à se connaître, en mettant de côté son confort habituel.
Un dirigeant visionnaire, conscient de l’importance de préparer l’avenir
Le dirigeant qui a fait appel à mon accompagnement à tout à fait à l’âge de lever le pied, de prendre du temps pour lui, de profiter de la vie.
L’esprit vif, sa société, c’est son « bébé », et la relève familiale n’est pas encore prête.
Cet homme-là est de ceux qui construisent l’avenir avec une équipe de direction solide et prête à relever les défis qui lui sont confiés : fondateur d’une entreprise au rayonnement international, il fait grandir ses équipes, relève les défis industriels et humains, saisit les opportunités…
Sa conviction : la pérennité ne s’improvise pas.
Son objectif : s’appuyer sur un COMEX solide, à la fois aligné sur les valeurs fondatrices de sa société et ouvert sur l’avenir.
Sa question pour laquelle il a besoin d’éclairage : « Comment être sûr que ces quatre personnes qui forment le COMEX ont le savoir-être pour incarner la suite de l’histoire que j’ai écrit ? »
En mettant en place ce nouveau COMEX, il faut accepter un double mouvement : laisser la place tout en veillant à ce que l’esprit reste. Un exercice d’équilibriste où l’ego doit céder le pas à la confiance.
La naissance et la structuration d’un COMEX par une coach en entreprise
Ce COMEX n’existait pas encore officiellement, il était en pleine structuration : des personnes complémentaires, aux parcours variés, aux expertises précieuses, déjà engagées dans l’entreprise. Et une histoire à écrire en collectif.
Ma mission en tant que coach en entreprise était claire : accompagner le COMEX à…
- Apprendre à se connaître autrement,
- Poser les bases d’un fonctionnement collectif,
- Créer une identité et une ambition partagée,
- Prendre leur place de « patron » dans cet organe de décision.
Parce qu’on n’improvise pas un COMEX efficace en espérant que « ça colle ».
Comme pour une cordée en montagne, il faut se parler vrai et avoir pleinement confiance avant de grimper.
En rando-coaching, chaque pas rythme la parole. Le souffle se mêle à la réflexion.
Et très vite, ce ne sont plus des directeurs généraux ou de production qui sont là, mais des Hommes à part entière.
La rando-coaching, un cadre insolite de coaching pour entreprise, avec un enjeu profond
Le dirigeant, grand randonneur, a tout de suite adhéré au concept de rando-coaching : « Marcher, c’est déjà penser autrement. »
Sortir du bureau, quitter les murs qui enferment les rôles, c’est offrir un espace de liberté propice à la vérité.
Sur les sentiers d’Usson-en-Forez, le groupe a trouvé un terrain neutre où chacun peut être pleinement lui-même.
Ce format de coaching, je le propose parce qu’il reconnecte les leaders à l’essentiel : l’humain derrière la fonction, la parole derrière la posture, le collectif derrière les égos.
Marcher ensemble, partager un repas autour d’une table, dormir dans un hébergement insolite… Cet environnement crée une alchimie rare.
Quand nous troquons les costumes contre les chaussures de marche, les discussions changent de ton : plus franches, plus simples, plus profondes.
« En dehors des bureaux, chacun laisse tomber le costume, et c’est là que naît la confiance. »
Et c’est exactement ce qu’il s’est passé : au fil des kilomètres, les paroles se délient, les non-dits sont exprimés, les silences laissent place aux confidences.
Le COMEX devient, peu à peu, une équipe avec une histoire, reliée, alliée et consciente de sa mission commune.
L’humain au cœur de la continuité de l’entreprise
Transmettre, ce n’est pas seulement passer le témoin. C’est partager une histoire : ce qui a guidé les décisions jusqu’à maintenant, un ADN, une manière d’être.
Durant la rando-coaching, nous avons revisité la genèse de l’entreprise : comment tout a commencé, quelles valeurs ont guidé les premiers pas, quelles épreuves ont forgé la culture d’entreprise actuelle.
Ces récits sont essentiels pour s’inscrire dans la continuité : ils sont des trésors de sens. Ils permettent à chacun de comprendre ce qui a guidé les choix du passé, le « pourquoi » de ces décisions et les guider dans la suite de l’aventure, dans les missions qui leur sont confiées.
Dans les échanges, je suis le témoin discret de ce moment où le dirigeant fondateur et ses directeurs se comprennent, où les choix, les combats, les intuitions s’alignent, où les expertises, entre stratégie et regard moderne, se complètent.
Un pas après l’autre, chacun a touché du doigt le sens réel du COMEX : trouver sa place sans en empêcher l’autre.
« Les organigrammes passent, les titres changent… Mais oublier l’humain serait la meilleure recette pour un COMEX qui s’écroule avant même d’exister. »
La rando-coaching : le moment suspendu de l’après-rando
La soirée dans le lieu insolite est un souvenir marquant. Un réel moment inspirant, authentique, incarné, de partage.
La tenancière du lieu est en plus une excellente cuisinière, dénicheuse de petits vins, et dotée d’un franc-parler plein d’authenticité, totalement imprévue et finalement parfaite dans ce contexte.
Nous avons vécu un moment suspendu, presque hors du temps, où la sincérité a pris toute la place très naturellement.
Et des témoignages forts, prononcés simplement :
« J’ai compris que pour toi, l’entreprise, c’est une aventure humaine avant tout. »
« Je me rends compte que je dois lâcher un peu de contrôle pour mieux coopérer. »
Des mots comme des jalons, qui construisent le chemin du collectif.
À la fin de ces deux jours, une évolution s’est fait ressentir naturellement : le rythme est plus fluide, les regards plus complices.
Ils ne marchaient plus côte à côte par hasard, mais ensemble dans un but commun.
Un COMEX prêt à écrire la suite en collectif
À l’issue des deux jours, le dirigeant m’a confié :
« Je sais que j’ai choisi les bons. Je peux leur faire confiance. Je suis rassuré. »
Ces quelques mots valent toutes les conclusions possibles sur un séminaire.
Le COMEX est né, déjà lié par une vision commune et un socle de confiance.
Son officialisation n’était plus qu’une question de jours.
Et moi, dans tout ça ?
J’ai adoré cet accompagnement. Parce qu’il incarne tout ce que j’aime dans mon métier de coach en entreprise : créer des espaces vrais, d’authenticité, où l’humain (re)prend toute sa place.
Avec un dirigeant prêt à transmettre sans imposer, et une équipe prête à le faire.
La continuité, une affaire d’humains
Préparer la continuité d’une entreprise, c’est un peu comme tracer un nouveau sentier dans une forêt que l’on connaît : on reconnaît les arbres, mais il est nécessaire de changer de perspective.
C’est ce que le COMEX a compris : préparer l’avenir de l’entreprise n’est pas une affaire d’actionnariat, mais de confiance et de valeurs partagées.
Et c’est bien là tout le sens de mon métier : offrir un cadre où les dirigeants peuvent se dire les choses, retrouver la cohérence entre ce qu’ils font et ce qu’ils sont. « Parce qu’une entreprise ne se transmet pas seulement en cédant des parts… Mais en transmettant une vision et une énergie. »
