Comment j’ai atteint mon objectif malgré des conditions difficiles ?
Objectif : Trail de Sancy
Dimanche 25 septembre, 5h30, c’est le jour J du trail de Sancy. 63 km à parcourir avec 3550 d+.
Je suis sur la ligne de départ au milieu de 600 autres coureurs qui ont décidé d’en découdre.
Le ciel est bas, mais il ne pleut pas, la nuit, elle, est encore bien noire.
S’adapter au climat
Après à peine 30 minutes de course, la pluie et le brouillard s’invitent. Autant dire que l’association demande de la vigilance, car je ne vois pas grand-chose. Heureusement, le chemin est assez large.
J’arrive au premier ravito, avec 25’ d’avance. Je retrouve ma sœur qui a le courage de me suivre. C’est bon pour le moral de la voir et d’être meilleur que mon estimation.
Erreur de laisser ma frontale, pensant que je voyais assez. Sauf que dans les sous-bois, il fait encore très sombre. La descente est très raide et les racines saillantes. L’objectif : éviter la chute mais descendre le plus vite possible pour sortir de ce bois.
Le mot d’ordre : ne jamais lâcher
Les deux ravitos s’enchaînent, 28e km, et 40e km, c’est bon d’avoir ma sœur qui est là, ça me motive. Je suis encore en avance. À partir du 40e, c’est en autonomie jusqu’à la fin de la course, seul de l’eau sera à disposition. Les choses sérieuses commencent.
Vue d’en bas, la montagne est abrupte. Une série de lacets se dessine pour rejoindre le 49e, la vallée de Chanfleur. Les jambes commencent à tirer. Nous marchons le plus vite possible. Merci à ma traversée des Pyrénées cet été, grâce à cette expérience, je prends rapidement un bon rythme.
La pluie redouble d’intensité, il fait froid. J’ai les mains gelées, mes gants sont dans mon sac, je peux encore tenir et décide donc de ne pas m’arrêter.
Enfin, une belle descente sur des monotraces très étroites et très creusées. En fait, elle n’est pas simple du tout, on risque de se faire des croche-pattes tout seul, et en plus la pluie l’a rendue très boueuse et glissante. Objectif : éviter les chevilles et rester debout sans se crisper. Donc encore une fois, il faut retenir sa foulée car ça descend aussi abrupte que la montée.
Au ravito d’eau, il paraît que nous pourrions voir le sommet du puy de Sancy, encore dans la grisaille. La montée est de 1000 d+ sur 7 km, mieux vaut ne pas la voir. Pour des questions de sécurité, le tracé a été modifié afin d’éviter le passage des crêtes trop techniques et trop dangereuses dans des conditions pareilles. Nous redescendrons par une piste à la station.
Savoir être fière de soi
Allez, c’est reparti, un dernier gros effort pour cette montée. Petite éclaircie qui nous dévoile un paysage fabuleux. Il ne faut pas le rater car ça dure une demi-heure avant le retour de la pluie et du brouillard.
Site protégé, les bâtons sont interdits sur quelques kilomètres, bien dommage car ça commence à piquer fort dans les cuisses.
Ça y est, je suis au sommet. Maintenant place à la descente avec une vigilance, ça peut glisser, et les marches sont en bois et irrégulières.
Je rejoins la piste de ski, c’est plus roulant. Je déroule. La météo ne nous fait pas de cadeau sur les 9 derniers kilomètres. À ce moment-là, j’ai repensé aux 3 clés incontournables pour retrouver ma motivation, que j’ai évoqué dans un précédent article. Et ça a fonctionné !
Un petit panneau indique 3 km, mais j’ai plus de jus. Un mec me double, je me mets derrière pour relancer sur le plat. J’entends des voix, ça y est, ça sent bon !
11h02 : je franchis la ligne d’arrivée. Contente, à 10 ‘ prêt je suis dans ce que j’avais prévu. Mais surtout contente d’avoir pris du plaisir, d’avoir franchie la ligne d’arrivée. Après 3 ans de Covid et d’annulation de course, j’étais fébrile sur ma capacité et courir longtemps. Me voilà rassurée.
Mental en course, mental de dirigeant, la préparation et les objectifs sont les mêmes
Ces courses, ce sont nos vies… De dirigeants, et d’entrepreneurs. On se fixe un objectif à atteindre, on se prépare pour être prêts le jour J. Ça devient presque notre priorité. Et puis le jour J, ce petit état de fébrilité, de questionnement lorsque les conditions ne sont pas optimales.
Mais n’est-ce pas ce doute qui nous permet de donner le meilleur dans l’instant ? N’est-ce pas ce petit doute qui nous apprend à faire avec ?
Même quand les conditions ne sont pas optimales, il faut y aller. Le jour J, c’est la partie visible de l’iceberg, derrière cela se cache des semaines ou mois de préparation.
Avoir préparé minutieusement le chemin à parcourir. Les points de contrôles permettent de savoir où nous en sommes. Des étapes sont plus simples et d’autres plus dures, et ça nous demande de nous réadapter, de rester vigilant, à l’affût pour éviter l’inévitable.
Tout ceci demande de l’anticipation, de l’attention, de la concentration, d’un mental gonflé à bloc. Le mental est presque la pièce maîtresse du puzzle. Car c’est bien la combinaison qui produit la réussite. À aucun moment, je me mets à penser « et si je lâchais… ». La pluie, je la vois mais elle ne me touche pas. Et vous, comment vous préparez vous à vos objectifs ?
Le mental est un muscle qui se façonne. Je ne le lève pas le matin en me disant « ce matin, j’ai le mental ». Non, c’est la régularité de l’entraînement et l’objectif qui l’intensifie.
Comment le travaillez-vous ?