La démarche RSE, au cœur des préoccupations des dirigeants.
Accompagner la démarche RSE d’une entreprise autour d’un séminaire
Il y a un an, mon client, un dirigeant d’entreprise me dit : « Laetitia, mon entreprise doit changer son modèle économique pour passer le cap et assurer sa pérennité. Nous avons une dette vis à vis de la planète”.
L’entreprise concernée se trouve dans le secteur de l’énergie temporaire et les pompages de l’eau. Le dirigeant a pris conscience qu’il emploie les ressources de la planète. Plus il utilise les ressources de la terre, plus il se sent redevable pour sa santé et sa survie. Son business model est basé sur ces ressources. Et il se doit de questionner son modèle économique pour s’inscrire dans une démarche RSE.
Repenser son modèle économique autour de la démarche RSE
Après plusieurs mois de benchmark, lectures et réflexions, la décision est prise : l’entreprise décide de repenser son modèle économique avec une comptabilité multi-capitaux. Le principe, en mode simplifié, est de redéfinir la performance de l’entreprise sous 3 angles, les 3 P : People, Planète et Profit, et non plus qu’avec un indicateur de profit.
People : comprendre qu’investir dans le développement des compétences des Hommes de l’entreprise n’est plus une charge, mais un investissement à plus long terme.
Planète : la planète ne doit plus être vue comme une ressource inépuisable, mais comme une ressource avec une valeur à économiser, à diversifier, à substituer. L’objectif est de la protéger des effets générés par l’activité.
Profit : il ne s’agit pas de ne plus en faire, mais de questionner ses profits. Par exemple la démarche RSE des entreprises peut peser dans la balance. Dans des cas de pénurie de solution d’énergie temporaire, il s’agit de choisir aussi en fonction de ce que vend ou produit l’entreprise. Est-ce essentiel ou non ?
D’autre part, il souhaite aussi que cette démarche fasse sens pour l’équipe de direction. Il décide d’y dédier un séminaire complet afin de co-construire la démarche RSE dans l’objectif qu’elle soit source d’engagement et de motivation auprès de l’ensemble de l’équipe.
Mon travail de préparation du séminaire pour construire la démarche RSE spécifique à cette entreprise
J’ai eu la chance d’être sollicitée sur ce séminaire.
Une co-construction minutieuse a permis de passer de la prise de conscience de l’urgence à la définition d’actions concrètes engagées et engageantes.
J’ai préparé ce séminaire autour de 5 points clé qui ont guidé le travail de l’équipe :
- Se construire une connaissance commune avec la mise en place de 4 ateliers à thème et la mise en commun de connaissances personnelles,
- Faciliter l’expression du sentiment d’impuissance ou d’appréhension à ne pas vraiment contribuer avec des « petits gestes », malgré une conscience ou une motivation profonde à faire bouger les lignes,
- Prendre en compte leur identité et leur ADN, avec des apports par un expert de la différence entre les deux,
- Susciter la créativité de l’équipe avec une animation de séquence d’intelligence collective,
- Valider les actions à mettre en œuvre et se sentir contributeur.
Ce que je retiens de cet accompagnement et les clés de la réussite de cette stratégie RSE, c’est :
- Une ambition incarnée et portée par le dirigeant. Il y croit, il fait de son choix sa priorité. Ce n’est pas qu’un « effet cosmétique ou marketing »,
- Une ambition présentée à son équipe de direction afin de les emmener avec lui dans cette transition. Si l’ambition n’a pas de sens pour son équipe directe, comment réussir la transformation ?
- Une appropriation de l’ambition par son équipe avec des actions que l’équipe souhaite porter aussi comme des contributeurs, et acteurs de la RSE. N’est-ce pas le moyen de recréer un sentiment d’appartenance, de fidéliser ses collaborateurs et de nourrir la motivation de chacun ?
Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec le livre blanc que j’ai rédigé après avoir interrogé plusieurs dirigeants. « Prospective de terrien : vers une entreprise sage »
Dans l’entreprise de demain :
- Le dirigeant porte une ambition avec un vrai parti pris quitte à ce qu’elle soit clivante,
- En matière de recrutement, les nouvelles générations sont sensibles aux engagements de l’entreprise et à la protection de la planète,
- La performance est à redéfinir par une approche plus globale, qui ne peut plus être lue que sous l’angle du profit,
- Le chef d’entreprise sera le leader qui anime une communauté, qui participe aux choix et aux décisions, le tout au service des ambitions de l’entreprise.
Pour conclure, cet accompagnement m’a permis de me questionner sur ma propre démarche RSE. Calculer l’empreinte carbone de mon entreprise m’a immédiatement fait vouloir la réduire. Quand puis-je prendre le train plus que ma voiture ? Est-ce pertinent de me déplacer à vélo ? Quand puis-je me déplacer à pied sans insécurité ?
D’ailleurs, j’en terminerai par l’ouverture d’un sujet : ce qui me motiverait encore plus, serait d’avoir un outil ou une application me facilitant le calcul immédiat de l’impact d’un trajet et la comptabilisation immédiate de mon gain.