Repousser ses limites avec la méthode wim hof 

Prendre une douche froide est de l’ordre de l’impossible pour moi. Pas une douche en dessous de 55 degrés, bien que je fasse un geste pour la planète depuis plusieurs mois, je n’ai pu me résoudre à baisser le thermostat qu’à 45 degrés.
Alors vous comprendrez que lorsque j’ai rencontré Leandre Iceboy pour faire découvrir la méthode Wim Hof à une équipe, je me suis rapidement retrouvée confrontée à une de mes limites.

Découverte de la méthode Wim Hof avec l’équipe Keep Cool

Nous sommes vendredi soir et l’équipe Keep Cool découvre l’activité que nous leur avons réservée pour ce week-end. Tous sont unanimes : ils détestent l’eau froide et appréhendent l’activité du lendemain.

Le matin, bon nombre de questions fusent sur les risques, le déroulement, la température de l’eau, en quoi consiste la méthode Wim Hof… Des questionnements légitimes et marqueurs de stress.

Léandre nous a conseillé de manger léger avant le bain de glace. Il est 14h et nous partons découvrir tout ça de plus près. Je n’en mène pas large. Je sais que par le passé j’ai refusé de me laver après 5 jours dans la chaleur du désert car l’eau était à une température… Trop difficile pour moi. Alors imaginez ce qui peut me passer par la tête quand je sais que l’eau va être à 2 degrés.

Utiliser la méthode Wim Hof pour repousser ses limites

Nous commençons le cours avec un peu de théorie : comprendre que notre état mental déclenche notre système nerveux sympathique quand nous sommes stressés et parasympathiques quand nous sommes bien. Quelques astuces nous sont apprises pour déclencher facilement le système parasympathique afin de combattre notre stress et rééquilibrer notre système nerveux.

Pendant ce temps, Hanna dispose devant nous des petites piscines bleues individuelles. Elles y déversent des glacières remplies de glaçons : 6 glacières complètes. Plus de 30 kilos de glaçons. Elle complète tout ça de seaux d’eau froide, sorti du robinet. Autant vous dire que j’ai vérifié ce n’est pas l’eau du robinet qui va me réchauffer.

Les petites bassines sont bien pleines devant nous. Liliane et Pauline se jettent à l’eau et c’est le cas de le dire. Le silence règne dans la pièce. Nous sommes tous hyper concentrés à détecter sur leur visage des signaux rassurant ou angoissant. Elles m’impressionnent, j’ai l’impression qu’elles font ça hyper facilement.

Cependant je vois bien que la respiration est au début coupée, le visage de Liliane se blanchit. Des micros-signes de stress apparaissent. Après quelques secondes de respiration apprise, les filles s’auto-régulent rapidement. Les suivants sont eux aussi assez surpris par cette eau glacée.

C’est mon tour et j’écoute les consignes avec précaution. J’y vais une jambe après l’autre sans réfléchir… Une fois immergée dans l’eau, ah je la sens bien cette eau glacée. Ma respiration est courte. J’essaie quand même de sourire à l’instructeur. Petit à petit je m’applique à respirer par le ventre. Je sens un picotement au bout des doigts, l’eau au contact de ma peau est gelée. Je sens le froid, mais sans avoir froid. Quelques secondes suffisent pour que je retrouve une forme de calme. J’ai totalement conscience que l’eau est froide, que chaque centimètre ressent son contact…
Bizarrement, plus les secondes passent plus je me sens bien. Je ferme les yeux, je lâche complètement prise. J’ai comme l’impression d’être enivrée par cette sensation tellement elle est finalement agréable. J’ai presque envie de mettre la tête sous l’eau… C’est incroyable d’être aussi détendue. Quelques minutes s’écoulent, Léandre m’invite à sortir, limite repoussée, je suis fière de moi, l’expérience est réussie, les sensations sont agréables.

Mon retour d’expérience sur la méthode Wim Hof

Cette expérience m’a incroyablement bluffée par ma capacité à repousser une de mes limites. Il y a deux heures, j’avais très envie d’essayer mais très peur de ne pas pouvoir le faire. L’apprentissage pour moi, c’est que pour repousser une limite j’ai besoin de « couper mon cerveau » et « d’y aller ». Après, ce n’est que du bon sens, de réguler sa respiration. Par contre ce que je n’avais pas anticipé, c’est la sensation de bien-être immédiat ressenti dans l’eau. Et ça je ne sais comment me l’expliquer…

Et aujourd’hui, je sais que cette expérience va me servir très prochainement. Lors de mon prochain raid au Spitzberg, les nuits seront fraîches sous la tente… Très certainement la limite que je viens d’apprendre à repousser me sera utile. À suivre !

Notre cours se poursuit par un exercice de respiration guidée : respiration ventrale, inspiration, expiration, blocage de respiration avec un maintien de plus en plus long quand c’est possible facilement. 5 rounds de 30 respirations : des sensations de plus en plus étonnantes : picotements à l’extrémité des doigts, picotements dans les pieds. Au troisième round, j’ai super froid. Je m’enroule dans mon plaid. À la fin des 5 rounds, j’ai une sensation d’avoir fait un voyage bizarre, une sensation de flottements. Je ressens même une envie de pleurer. Léandre nous avait prévenus que des émotions pouvaient émerger. D’ailleurs dans le groupe, certains sont euphoriques, d’autres tristes, d’autres mi-figue mi-raisin.

C’est incroyable comme cette expérience de respiration Wim Hof à un certain rythme nous a mis dans un nouvel état.

À quoi pourrait servir le méthode Wim Hof dans une équipe ?

« Une expérience incroyable ! La respiration en elle-même me permet de mieux gérer mon stress et elle m’aide à m’endormir plus rapidement. Le coté exposition à l’eau froide me donne un regain d’énergie et une diminution des courbatures. Une meilleure santé, le fait d’être plus en forme, ça donne facilement envie d’être de bonne humeur et ça y joue sur le quotidien. Ça permet de souder des liens avec l’équipe et le coté collectif rassure et facilité l’entrée dans l’eau froide. «
« Expérience très enrichissante aussi bien individuellement que collectivement. C’est un moment de partage, chacun le vit différemment et le repartage avec l’équipe. Un ressenti propre à chacun aussi bien physique que mentale. Nous sommes ressortis de cette expérience plus soudée »

Je me dis que cette expérience serait un bon levier pour une activité d’équipe afin de travailler le challenge et la cohésion dans des circonstances difficiles.