Depuis mon retour, j’entends cette question, : alors, comment s’est passé ce voyage en Laponie ?

Du côté visuel, je n’ai vu que la beauté du blanc. Du blanc avec toutes ses tonalités , du blanc avec tous ses reliefs et ses nuances.
D’un point de vue olfactif, je prends conscience qu‘il n’y a pas d’odeurs dans ce paysage. Le vent, le soleil, la neige, n’ont pas d’odeurs, et comme le paysage n’était que ça… .

Pas de parfum, pas d’odeurs, pas de sollicitation permanente, m’ont mis aussi au repos. Ca fait un bien fou de changer de repère et de cadre de référence. C’est en rentrant que j’en au pris pleinement conscience.

De plus, être coupée du monde, des médias, des mails, des sollicitations, des bonnes et des mauvaises nouvelles du monde m’ont fait un bien fou. Couper avec tout et de tout, m’a permise d’être centrée  sur le moment,  de partager avec les autres Pour moi, la vraie déconnexion est d’être simplement connectée à l’environnement, à ma joie et à mon plaisir; et de sentir à que j’ai une chance inouïe d’être là. C’est ça le plus gros kiff de cette aventure…

Celui où tu es, où je suis, …celui où je vis sans avoir besoin d’exister, de dire, de faire…où la simplicité est, simplicité des petits rituels des journées, simplicité de la relation au sein du groupe,…

Physiquement parlant, le seul objectif de la journée, parcourir la distance en prenant en compte les événements météo, qui ont guidé le rythme donné à nos journées. Il fait beau, on prend le temps.Le temps est blanc, on est attentif à la gestion de nos déséquilibres. La tempête est annoncée on augmente la cadence pour se mettre à l’abri le plus vite possible.

De cette page blanche, j’ ai pris conscience en reprenant contact avec la vie de tous les jours.

Horrible et brutal moment quand au pied du Kebnekaise, mon téléphone m’informe de 482 whatsApp, 25 sms, un nombre de mails incroyables … C’est comme une sorte d’agression. C’est violent et ça me met presque en colère de ne pas maîtriser cette obligation de me reconnecter, alors que l’expédition n’est pas finie. Je me fais rattraper par le système c’est plus fort que moi. Pourquoi je n’arrive pas à faire face à cette pression?

C’est fou mais c’est aussi ce qui me permet de savourer pleinement cette parenthèse que je me suis offerte. Quel cadeau !